La PPG (The Pet Professional Guild) est une association qui tente de fédérer autour de ses « principes » différents professionnels du chien. Ses principes directeurs sont les suivants : pas de coup, pas de douleur, aucun étranglement, pas de peur, aucune force ou autres contraintes physiques ne seront utilisés dans l’éducation ou pendant les soins d’un animal de compagnie. Cette association propose à ses membres des outils et des informations basés sur le béhaviorisme et les dernières données scientifiques, à l’instar de ce que nous tentons de faire.
La PPG s’est prononcée dans un communiqué à propos de la théorie de la dominance dans l’éducation canine, dont voici une traduction libre :
La position de la PPG est la suivante : la théorie de la dominance est une méthode obsolète et contre-productive dans la communication animale qui se fonde sur des données incorrectes et mal interprétées pouvant engendrer des complications dans la relation homme-chien et créer des problèmes de comportement chez les animaux.
La PPG préconise des méthodes d’éducation efficaces axées sur l’utilisation du béhaviorisme, une science naturelle du comportement qui met l’accent sur des hypothèses scientifiques naturelles et s’oppose à la spéculation ainsi qu’aux concepts théoriques pour expliquer le comportement.
Le béhaviorisme comporte 2 branches différentes : l’analyse expérimentale du comportement, qui identifie les principes de base du comportement, et l’analyse comportementale appliquée (ou ABA), qui applique les principes de base du comportement à l’évolution des comportements problématiques dans des situations réelles. En outre, la position de la PPG précise que le grand public qui possède des animaux devrait être informé par des organisations et des associations sur la théorie de la dominance et les nombreux problèmes qu’elle peut créer chez les animaux. Cette prise de position est partagée avec les principaux comportementalistes animaliers.
Définition :
La théorie de la domination, ou « dominance sociale » est une construction éthologique décrivant les caractéristiques d’une relation sociale – en abordant la gestion des conflits sociaux sans être limitée à l’accès aux ressources – par l’effort de contrôle et d’influence. Cela s’effectue de façon à minimiser le risque d’agressivité manifeste par l’utilisation de comportements ritualisés. Cette minimisation des risques implique une évaluation des risques-bénéfices dans le but de gagner un conflit social en limitant les risques de le perdre (O’Heare, 2004).
Cette définition ne décrit que les interactions entre les individus de la même espèce, la science ne l’a jamais écrite pour qualifier les interactions inter-espèces. Au lieu de cela, l’American Society of Veterinary Animals Behaviorists (AVSAB) s’est prononcée en 2008 contre l’utilisation de la théorie de la dominance dans la modification du comportement animal, « la plupart des comportements indésirables chez nos animaux de compagnie ne sont pas liés à une priorité d’accès aux ressources, mais ils sont plutôt dus à une stimulation accidentelle du comportement indésirable » (ASVAB 2008)
Fondements de la théorie de la domination dans l’éducation
L’idée que les êtres humains doivent exercer un contrôle physique sur les animaux a d’abord été largement popularisée dans les années 1970 dans le livre « How To Be Your Dog’s Best Friend » par les moines du New Skate, qui recommandaient l’ »Alpha Roll » pour faire face aux comportements indésirables. L’Alpha Roll, dans lequel un homme retourne le chien sur le dos et le maintient au sol jusqu’à ce qu’il montre un comportement de soumission, a été fondée en 1960 sur des études auprès de loups captifs détenus dans une zone trop petite pour leur nombre et dont le groupe était composé de membres qui ne se seraient jamais retrouvés ensemble dans un espace à l’état sauvage. Ces conditions ont entraîné une augmentation du nombre de conflits dans lesquels un loup semblait avoir agrippé un autre loup. Cependant, les connaissances scientifiques actuelles ont réfuté les conclusions de cette étude, tout en reconnaissant que ce comportement n’est pas typique du loup vivant à l’état sauvage. (Mech, 1999). Malgré ces constatations et la grande disparité des comportements entre les loups et les chiens, la théorie de la dominance est devenue très populaire et demeure une méthode d’éducation largement propagée pour les chiens de compagnie.
Demande de position dominante à la relation homme-chien
Les éthologues s’accordent à dire (alors que la théorie de la dominance ne décrit aucunement les interactions entre les différentes espèces) qu’elle est fréquemment utilisée dans l’éducation des animaux de manière à favoriser les relations conflictuelles entre l’animal et l’homme. Le terme est souvent utilisé pour qualifier les comportements de « contre-contrôle » d’un animal, souvent à la suite d’une stimulation d’aversion et de coercition. En bref, la théorie de la dominance est une élaboration contre-productive qui détourne la relation fonctionnelle entre le comportement et l’environnement, ce qui actuellement provoque et explique les comportements. (O’Heare)
Conclusion :
La position de la PPG est que toute formation doit se faire de façon à encourager les animaux et se concentrer sur l’emploi du béhaviorisme, et que tous les membres du PPG soutiennent et utilisent l’analyse fonctionnelle pour identifier et résoudre les problèmes de comportement. En outre, la PPG et ses membres évitent absolument l’utilisation abusive du terme « dominance » et de toutes les méthodes d’éducation fondées sur la théorie de la dominance.
Articles :
Using ‘Dominance’ To Explain Dog Behavior Is Old Hat, Science Daily. Cliquez ici pour lire cet article.
Canine Dominance: Is the Concept of the Alpha Dog Valid? Current research challenges the idea of the alpha dog. Published on July 20, 2010 by Stanley Coren, Ph.D., F.R.S.C. in Canine Corner. Cliquez ici
The Dominance Controversy, Dr. Sophia Yin. Cliquez ici pour lire l’article.