Je n’aime pas conceptualiser l’éducation canine, c’est parfois trompeur et incompréhensible, c’est pourquoi j’utilise rarement les termes “positif” ou “amical”, mais il faut se démarquer des méthodes dites “traditionnelles” basées sur la punition et la contrainte… Pour ma part je préfère utiliser le terme “coopératif” en opposition à ces méthodes archaïques sans me sentir cloisonné par de quelconques préceptes.
Ceci dit, ce n’est pas parce que j’évite l’étiquetage que je ne partage pas la philosophie et les techniques promues par les défenseurs des méthodes positives. Et parmi ces derniers il y a Victoria Stilwell, célèbre éducatrice et présentatrice TV anglaise, dont le blog est très prolifique en articles sur les méthodes positives. Dernièrement j’ai pu lire l’un de ses articles définissant la philosophie des méthodes positives qui, selon elle, s’appuie sur 4 piliers essentiels. J’en aurais bien ajouté quelques-uns mais c’est déjà une bonne base que j’aimerais partager avec vous pour que vous puissiez vous faire une meilleure idée de ce que sont les méthodes dites “positives” et sur quoi elles reposent.
Les 4 piliers des méthodes positives selon Victoria Stilwell sont :
- 1 – L’utilisation du renforcement positif.
L’utilisation des méthodes d’éducation basées sur le renforcement positif a été universellement reconnue par la communauté scientifique du comportement animal comme étant la solution la plus efficace, durable, humaine et la moins dangereuse.
En résumé, le renforcement positif signifie que si vous récompensez un comportement désiré vous augmentez les chances qu’il se répète. Lorsqu’il est associé à la punition négative (la suppression ou la retenue de quelque chose que le chien désire, comme de la nourriture, un jouet, un contact humain… pendant un court laps de temps) ou par un interrupteur vocal qui va rediriger un mauvais comportement vers le bon comportement ou aider le chien à faire les bons choix, cet ensemble forme le noyau dur des méthodes positives. Les éducateurs en méthodes “traditionnelles” disent souvent que les méthodes positives démontrent une certaine faiblesse et un manque de leadership, mais la vérité est que les dirigeants les plus respectés et les plus prolifiques sont en mesure d’effectuer des changements sans faire usage de la force.
- 2 – Eviter l’utilisation de l’intimidation, les punitions corporelles et la peur.
Plusieurs études scientifiques ont démontré que l’utilisation de méthodes basées sur la confrontation et les punitions non seulement ne fonctionnent pas sur le long terme, mais exacerbent les réponses agressives de certains chiens. C’est un concept assez simple, mais il est parfois difficile pour les propriétaires de penser qu’à force de jouer avec le feu on finit par se brûler.
La science du comportement animal a un certain poids face aux méthodes basées sur la contrainte, mais pour la plupart d’entre nous il n’y pas besoin de revue scientifique pour savoir ce que nous savons déjà : il est plus humain de récompenser que de punir. Beaucoup de ceux qui font la promotion des méthodes traditionnelles soutiennent que la punition, que se soit sous la forme d’un choc électrique ou d’un coup de pied dans les côtes, n’est pas particulièrement préjudiciable. Il existe effectivement des degrés de douleur, mais ils doivent savoir jusqu’où ils sont prêts à aller et l’assumer. Heureusement, la plupart des personnes préfèrent éviter tout ce qui peut provoquer de la douleur chez son chien, peu importe son intensité.
- 3 – La compréhension du concept de dominance.
L’incompréhension de ce qu’est la dominance et comment elle fonctionne chez le chien est encore trop présente dans notre capacité à développer des relations fonctionnelles vraiment saines avec nos chiens. Quiconque a entendu un éducateur se référer à la nécessité d’être le chien “alpha” ou le “chef de meute” afin de maintenir une relation équilibrée entre le chien et le propriétaire peut témoigner de l’ampleur désastreuse de cet énorme malentendu bien ancré dans notre culture moderne.
Certes, en termes scientifiques la compréhension de ce concept s’est améliorée au cours du dernier siècle et est restée très complexe. Cependant, dans sa forme la plus simple, la meilleure façon de décrire le problème est de dire que nous sommes très peu concernés par la question. Les chiens ne cherchent pas à dominer le monde et s’ils devenaient “hors de contrôle” il n’est pas certain qu’ils s’organisent en une hiérarchie comme nous l’imaginons si souvent.
La chose la plus importante qu’un propriétaire doit comprendre est que les comportements indésirables de son chien sont très rarement le résultat d’une tentative d’affirmer leur domination sur les ressources humaines.
Bien comprendre le concept de dominance appliqué au monde canin est une des clés fondamentales dans le succès des méthodes positives, alors qu’une mauvaise compréhension de l’origine d’un comportement problématique, comme la dominance, conduit généralement à une suite d’événements entraînant des chiens déséquilibrés, méfiants et finalement malheureux (ainsi que les propriétaires).
- 4 – Comprendre le chien selon son point de vue.
Vous ne pouvez pas construire une relation forte avec votre chien si vous ne comprenez pas comment il perçoit le monde qui l’entoure, pour ce faire vous devez donc apprendre son langage et mesurer son expérience sensorielle (umwelt).
Les sens sont étroitement liés aux émotions, et les émotions conditionnent le comportement, il va de soi que même si nous ne faisons qu’effleurer le problème concernant la compréhension des capacités sensorielle du chien, les sens jouent un rôle essentiel dans l’expérience du chien. Utiliser les sens pour aider le chien à apprendre et à modifier ses comportements pourrait être un processus appelé “éducation sensorielle”.
En attendant, étant l’espèce la plus avancée, il est plus évident pour nous d’apprendre à “parler chien” que d’apprendre à nos chiens à parler Français. Cela vous donnera quelques notions pour construire une relation plus forte avec votre chien et vous permettra de trouver plus facilement des réponses positives et efficaces à la plupart des problèmes de comportement rencontrés avec lui.
Nous avons domestiqué le chien depuis plusieurs milliers d’années, il est donc de notre responsabilité de leur offrir assez de confiance et les outils dont ils ont besoin pour survivre et prospérer dans notre monde d’humain.
Voilà de quoi devenir un beau et bon éducateur / propriétaire !
Source : https://positively.com/dog-training/positive-training/what-is-positive-training/